Empreinte carbone des dirigeants européens

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D’après le Figaro, le bilan de la chancelière allemande Angela Merkel est de 7.400 tonnes, légèrement supérieur à celui du président français Nicolas Sarkozy.
Si Nicolas Sarkozy est le chef d’État qui a le plus voyagé en avion en 2008, il n’a pas le plus mauvais bilan carbone de tous les dirigeants européens. Explications avec le cofondateur de Terra Eco, à l’origine de ce classement.


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Le Britannique Gordon Brown a l’empreinte carbone la plus élevée des principaux dirigeants européens, selon une estimation réalisée par le mensuel Terra Eco , paru lundi, et détaillant pour quatre chefs d’État ou de gouvernement européens, l’impact écologique de leurs déplacements. En 2008, Brown a émis plus de 8.400 tonnes équivalent CO2 lors de ses voyages officiels. Le bilan de la chancelière allemande Angela Merkel est de 7.400 tonnes, légèrement supérieur à celui du président français Nicolas Sarkozy (7.100 tonnes). Le chef du gouvernement espagnol José Luis Rodriguez Zapatero présente l’empreinte carbone la plus faible des quatre (6.700 tonnes). En termes de distance parcourue, Sarkozy, qui a exercé six mois durant la présidence tournante de l’Union européenne, est très loin devant avec 324.000 km (huit fois le tour de la Terre), contre 175.000 km pour Zapatero et Merkel et 158.000 km seulement pour Brown. Outre le kilométrage, un bilan carbone dépend largement du type d’appareil utilisé. Or l’équation est simple: plus il est gros et plus il est vieux, plus ses émissions sont importantes.

Terra Eco* avait déjà, un an après le Grenelle de l’environnement, calculé le bilan CO2 de Nicolas Sarkozy. La méthode employée est la même pour cette nouvelle estimation, explique au figaro.fr Walter Bouvais, cofondateur et directeur de la publication de Terra Eco (voir le détail du calcul). D’abord, ce calcul porte sur le seul déplacement du chef de l’État (et des personnes qui l’accompagnent dans le même avion, le même train) mais pas sur les autres déplacements générés : avion pour la presse ou avions d’escorte. Terra Eco a collecté auprès des services des personnalités étudiées, la liste de tous les déplacements publics effectués (sont donc exclus les déplacements d’ordre privé), obtenant ainsi un kilométrage total. La plupart sont effectués en avion, les plus générateurs de CO2, très peu en train, plus économes. S’appuyant sur les caractéristiques techniques des appareils généralement utilisés par les personnalités, le mensuel a calculé une moyenne d’émissions de gaz à effet de serre. Le chiffre obtenu multiplié par le kilométrage total permet «une première approche» de l’impact écologique des déplacements d’un chef d’État ou de gouvernement sur une période donnée.

Privilégier le train et l’hélicoptère

Parmi les problèmes rencontrés par les journalistes lors de cette enquête, les services de Brown ont par exemple refusé de préciser le type d’avion utilisé. Des précisions qui relèvent du secret d’État, leur a-t-on fait comprendre. Il a donc fallu solliciter des journalistes voyageant régulièrement avec lui. Pour Sarkozy, le bilan pourrait sensiblement s’alourdir prochainement. Si grâce à l’A319 aménagé qu’il utilise, le Français présente un bilan plus flatteur que ses homologues, l’achat récent d’un A330, plus «gros», pourrait sensiblement alourdir sa facture écologique. L’A330 permettra d’éviter les escales sur les longues distances, et donc de diminuer les phases d’atterrissage-décollage, très gloutonnes en carburant. L’appareil est cependant beaucoup moins économe que l’A319. «Si Sarkozy avait effectué tous ses déplacements à l’étranger à bord de son futur gros porteur, sa facture écologique aurait atteint plus de 12 500 tonnes, loin devant Brown», explique le mensuel.

Le directeur de la publication du journal souligne les réticences des responsables politiques à communiquer sur le coût écologique de leur administration et a fortiori sur leurs déplacements. En France, ni l’Élysée, ni le ministère de l’Écologie, n’ont encore publié de bilan carbone. «Pas question d’oublier que l’exercice du pouvoir exige de se déplacer, y compris pour prêcher la bonne parole écologique», relativise le mensuel dans ses colonnes. «Mais à l’heure où les entreprises sont fortement invitées à publier leur bilan carbone (…), un peu de transparence carbonique de la part de nos élus serait la bienvenue».

Pour finir, un conseil aux chefs d’État. À l’intérieur des frontières nationales, le train et l’hélicoptère sont plus «légers» en CO2, explique Walter Bouvais. Problème, un trajet en train implique un dispositif de sécurité complexe : trois wagons réservés et une opération de déminage.

* Terra Eco s’appelait à l’époque Terra Economica avant sa nouvelle formule, lancée lundi 2 mars.

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2 thoughts on “Empreinte carbone des dirigeants européens”

  1. Fanny dit :

    Bonjour et merci pour cet article.
    Juste une petite remarque: c’est l’empreinte carbone de nos dirigeants qui a été calculée par Terra Eco, et non leur empreinte environnementale.

  2. Rémy dit :

    Merci pour cette rectification 😉

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